Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/204

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La nymphe de Tempé)}}

Venez, grande Princesse, avec tous vos appas, Venez prêter vos yeux aux innocents ébats Que notre désert vous présente ; N’y cherchez point l’éclat des fêtes de la cour : On ne sent ici que l’amour, Ce n’est que d’amour qu’on y chante.


Scène I

TIRCIS

Vous chantez sous ces feuillages, Doux rossignols pleins d’amour, Et de vos tendres ramages Vous réveillez tour à tour Les échos de ces bocages : Hélas ! petits oiseaux, hélas ! Si vous aviez mes maux, vous ne chanteriez pas.



Scène II

LYCASTE, MENANDRE, TIRCIS

LYCASTE

Hé quoi ! toujours languissant, sombre et triste ?

MENANDRE

Hé quoi ! toujours aux pleurs abandonné ?

TIRCIS

Toujours adorant Caliste, Et toujours infortuné.

LYCASTE

Dompte, dompte, berger, l’ennui qui te possède.

TIRCIS

Eh ! le moyen ? hélas !

MENANDRE

Fais, fais-toi quelque effort.

TIRCIS

Eh ! le moyen, hélas ! quand le mal est trop fort ?

LYCASTE

Ce mal trouvera son remède.

TIRCIS

Je ne guérirai qu’à ma mort.

LYCASTE et MENANDRE

Ah ! Tircis !

TIRCIS

Ah ! bergers !

LYCASTE et MENANDRE