Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/298

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ment dans toutes les fariboles qu’on s’avisera de lui dire. J’ai les acteurs, j’ai les habits tout prêts ; laissez-moi faire seulement.

CLÉONTE.

Mais apprends-moi…

COVIELLE.

Je vais vous instruire de tout. Retirons-nous ; le voilà qui revient.

MONSIEUR JOURDAIN, seul.

Que diable est-ce là ? ils n’ont rien que les grands seigneurs à me reprocher, et moi je ne vois rien de si beau que de hanter les grands seigneurs ; il n’y a qu’honneur et que civilité avec eux ; et je voudrois qu’il m’eût coûté deux doigts de la main, et être né comte ou marquis.


Scène XVI.

MONSIEUR JOURDAIN, UN LAQUAIS.
LE LAQUAIS.

Monsieur, voici monsieur le comte, et une dame qu’il mène par la main.

MONSIEUR JOURDAIN.

Hé ! mon Dieu ! j’ai quelques ordres à donner. Dis-leur que je vais venir ici tout à l’heure.


Scène XVII.

DORIMÈNE, DORANTE, UN LAQUAIS.
LE LAQUAIS.

Monsieur dit comme cela qu’il va venir ici tout à l’heure.

DORANTE.

Voilà qui est bien.


Scène XVIII.

DORIMÈNE, DORANTE.
DORIMÈNE.

Je ne sais pas, Dorante, je fais encore ici une étrange démarche, de me laisser amener par vous dans une maison où je ne connois personne.

DORANTE.

Quel lieu voulez-vous donc, madame, que mon amour choisisse pour vous régaler, puisque, pour fuir l’éclat, vous ne voulez ni votre maison ni la mienne ?