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Tazir, tazir[1].

(Deux dervis font retirer monsieur Jourdain.)

Scène XI.

LE MUPHTI, DERVIS, TURCS chantants et dansant.
LE MUPHTI.

Dice, Turque, qui star quista ? Anabatista ? anabatista ?

LES TURCS.

Ioc.

LE MUPHTI.

Zuinglista ?

LES TURCS.

Ioc.

LE MUPHTI.

Coffita ?

LES TURCS.

Ioc.

LE MUPHTI.

Hussita ? Morista ? Fronista ?

LES TURCS.

Ioc, ioc, ioc[2].

LE MUPHTI.

Ioc, ioc, ioc. Star pagana ?

LES TURCS.

Ioc.

LES MUPHTI.

Luterana ?

LES TURCS.

Ioc.

  1. Ces deux petits couplets chantés par le muphti sont en langue franque. On sait que cette langue, parlée dans les États barbaresques, est un mélange corrompu d’italien, d’espagnol, de portugais, etc., dans lequel les verbes sont employés à l’infinitif seulement, comme dans le jargon des nègres de nos colonies. Voici l’explication des deux couplets : « Si tu sais, réponds ; si tu ne sais pas, tais-toi. Je suis le muphti. Toi, qui es-tu ? Tu ne comprends pas, tais-toi. »
    Tout ce qui se dit dans le reste de l’acte est également en langue franque, à l’exception de quelques mots turcs qui seront traduits à mesure. (Auger.)
  2. « Dis, Turc, qui est celui-ci ? Est-il anabaptiste ? » — Ioc ; ou plutôt yoc, mot turc qui signifie, non. — Zuinglista, zuinglien, ou de la secte de Zuingle. — Coffita, cophite en cophte, chrétien d’Égypte, de la secte des jacobites. — Hussita, Hussite, ou de la secte de Jean Huss. — Merista, more. — Fronista, probablement pironiste, ou [illisible] ; lat.f. » (Auger.)