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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/327

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LUCILE.

Ma mère !

MADAME JOURDAIN.

Allez ! vous êtes une coquine.

MONSIEUR JOURDAIN, à madame Jourdain.

Quoi ! vous la querellez de ce qu’elle, m’obéit ?

MADAME JOURDAIN.

Oui ; elle est à moi aussi bien qu’à vous.

COVIELLE, à madame Jourdain.

Madame !

MADAME JOURDAIN.

Que me voulez-vous conter, vous ?

COVIELLE.

Un mot.

MADAME JOURDAIN.

Je n’ai que faire de votre mot.

COVIELLE, à monsieur Jourdain.

Monsieur, si elle veut écouter une parole en particulier, je vous promets de la faire consentir à ce que vous voulez.

MADAME JOURDAIN.

Je n’y consentirai point.

COVIELLE.

Écoutez-moi seulement.

MADAME JOURDAIN.

Non.

MONSIEUR JOURDAIN, à madame Jourdain.

Écoutez-le.

MADAME JOURDAIN.

Non ; je ne veux pas l’écouter.

MONSIEUR JOURDAIN.

Il vous dira…

MADAME JOURDAIN.

Je ne veux point qu’il me dise rien.

MONSIEUR JOURDAIN.

Voilà une grande obstination de femme ! Cela vous fera-t-il mal de l’entendre ?

COVIELLE.

Ne faites que m’écouter ; vous ferez après ce qu’il vous plaira.

MADAME JOURDAIN.

Hé bien ! quoi ?