Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/386

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LES DEUX, ensemble.
Chacun est obligé d'aimer
1245 À son tour,
Et plus on a de quoi charmer,
Plus on doit à l'amour.

SECOND COUPLET

LE ZÉPHIRE
L'Amour a des charmes,
Rendons-lui les armes,
1250 Ses soins et ses pleurs
Ne sont pas sans douceurs.
Un cœur pour le suivre
À cent maux se livre,
Il faut pour goûter ses appas
1255 Languir jusqu'au trépas,
Mais ce n'est pas vivre
Que de n'aimer pas.

Ils chantent ensemble.
S'il faut des soins et des travaux,
En aimant,
1260 On est payé de mille maux
Par un heureux moment.

LE ZÉPHIRE, seul.
On craint, on espère,
Il faut du mystère,
Mais on n'obtient guère
1265 De bien sans tourment.

LES DEUX, ensemble.
S'il faut des soins et des travaux,
En aimant,
On est payé de mille maux
Par un heureux moment.

L'AMOUR, seul.
1270 Que peut-on mieux faire
Qu'aimer et que plaire?
C'est un soin charmant
Que l'emploi d'un amant.

LES DEUX, ensemble.
S'il faut des soins et des travaux,
1275 En aimant,
On est payé de mille maux
Par un heureux moment.