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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/508

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LA COMTESSE D’ESCARBAGNAS

Monsieur Bobinet.

C’est du latin, Madame, et la première règle de Jean Despautère.

La Comtesse.

Mon Dieu ! ce Jean Despautère-là est un insolent, et je vous prie de lui enseigner du latin plus honnête que celui-là.

Monsieur Bobinet.

Si vous voulez, madame, qu’il achève, la glose expliquera ce que cela veut dire.

La Comtesse.

Non, non, cela s’explique assez.


Scène XX.

La Comtesse, Julie, le Vicomte, monsieur Tibaudier, le Comte, monsieur Bobinet, Criquet.
Criquet.

Les comédiens envoient dire qu’ils sont tout prêts.

La Comtesse.

Allons nous placer. (Montrant Julie.) Monsieur Tibaudier, prenez Madame.

(Criquet range tous les siéges sur un des côté du théâtre ; la comtesse, Julie et le vicomte s’asseyent ; monsieur Tibaudier s’assied aux pieds de la comtesse.)
Le Vicomte.

Il est nécessaire de dire que cette comédie n’a été faite que pour lier ensemble les différents morceaux de musique et de danse dont on a voulu composer ce divertissement, et que…

La Comtesse.

Mon Dieu ! voyons l’affaire. On a assez d’esprit pour comprendre les choses.

Le Vicomte.

Qu’on commence le plus tôt qu’on pourra, et qu’on em-

    réputation de s’être fait aimer de Ninon. Un jour madame de Villarceaux, voulant faire admirer son fils à une nombreuse compagnie qui se trouvait chez elle, le fit interroger par son précepteur. « Allons, monsieur le marquis, dit le grave pédagogue : quem habuit successorem Belus rex Assyrinorum ? – Nanum. » répondit de jeune marquis. Madame de Villarceaux, frappée de ce dernier mot : « Voilà, dit-elle, de belles instructions que vous donnez à mon fils ! N’y a-t-il donc rien à lui apprendre que les folies de son père ? » Le précepteur eut beau protester qu’il n’y entendait point malice, nul ne fut capable de lui faire entendre raison.

    (Aimé Martin.)