Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/611

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toinette, à Argan.

En vérité, je vous sais bon gré de cela ; et voilà l’action la plus sage que vous ayez faite de votre vie.

argan.

Je n’ai point encore vu la personne : mais on m’a dit que j’en serois content, et toi aussi.

angélique.

Assurément, mon père.

argan.

Comment ! l’as-tu vu ?

angélique.

Puisque votre consentement m’autorise à vous pouvoir ouvrir mon cœur, je ne feindrai point de vous dire que le hasard nous a fait connoître il y a six jours, et que la demande qu’on vous a faite est un effet de l’inclination que, dès cette première vue, nous avons prise l’un pour l’autre.

argan.

Ils ne m’ont pas dit cela ; mais j’en suis bien aise, et c’est tant mieux que les choses soient de la sorte. Ils disent que c’est un grand jeune garçon bien fait.

angélique.

Oui, mon père.

argan.

De belle taille.

angélique.

Sans doute.

argan.

Agréable de sa personne.

angélique.

Assurément.

argan.

De bonne physionomie.

angélique.

Très bonne.

argan.

Sage et bien né.

angélique.

Tout à fait.

argan.

Fort honnête.