Ah ! que cela est bien dit ! Approche, que je t’embrasse pour ce mot. Voilà la plus belle sentence que j’aie entendue de ma vie : Il faut vivre pour manger, et non pas manger pour vi… Non, ce n’est pas cela. Comment est-ce que tu dis ?
Qu’il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger[1].
Oui. Entends-tu ? (À Valère.) Qui est le grand homme qui a dit cela ?
Je ne me souviens pas maintenant de son nom.
Souviens-toi de m’écrire ces mots : je les veux faire graver en lettres d’or sur la cheminée de ma salle.
Je n’y manquerai pas. Et, pour votre souper, vous n’avez qu’à me laisser faire ; je réglerai tout cela comme il faut.
Fais donc.
Tant mieux ! j’en aurai moins de peine.
Il faudra de ces choses dont on ne mange guère, et qui rassasient d’abord ; quelque bon haricot bien gras, avec quelque pâté en pot bien garni de marrons. Là, que cela foisonne.
Reposez-vous sur moi.
Maintenant, maître Jacques, il faut nettoyer mon carrosse.
Attendez. Ceci s’adresse au cocher. (Il remet sa casaque.) Vous dites…
Qu’il faut nettoyer mon carrosse, et tenir mes chevaux tout prêts pour conduire à la foire…
- ↑ Ede ut vivas, ne vivas ut edas. (Adage latin)