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Scène III.

POLICHINELLE, VIOLONS, derrière le théâtre.
les violons commencent un air.
polichinelle.

Quelle impertinente harmonie vient interrompre ici ma voix !

les violons continuant à jouer.
polichinelle.

Paix là ! taisez-vous, violons. Laissez-moi me plaindre à mon aise des cruautés de mon inexorable.

les violons, de même.
polichinelle.

Taisez-vous, vous dis-je ; c’est moi qui veux chanter.

les violons.
polichinelle.

Paix donc !

les violons.
polichinelle.

Ouais !

les violons.
polichinelle.

Ahi !

            Ah ! vous ne me trompez pas !
            Je sais par expérience
            Qu’on ne trouve point en vous
          De constance ni de fidélité.

        Oh ! combien est folle celle qui vous croit !

              Ces regards languissants
            Ne m’inspirent point d’amour,
              Ces soupirs ardents
              Ne m’enflamment point,
            Je vous le jure sur ma foi.
              Malheureux galant !
              Mon cœur, insensible
                À votre plainte,
                Veut toujours rire :
                   Croyez-m’en ;
              Je sais par expérience
                Qu’on ne trouve en vous
              Ni constance ni de fidélité.

        Oh ! combien est folle celle qui vous croit. (L. B.)