Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/657

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monsieur diafoirus.

Eh oui : qui dit parenchyme dit l’un et l’autre, à cause de l’étroite sympathie qu’ils ont ensemble par le moyen du vas breve, du pylore, et souvent des méats cholidoques. Il vous ordonne sans doute de manger force rôti.

argan.

Non ; rien que du bouilli.

monsieur diafoirus.

Eh oui : rôti, bouilli, même chose. Il vous ordonne fort prudemment, et vous ne pouvez être entre de meilleures mains.

argan.

Monsieur, combien est-ce qu’il faut mettre de grains de sel dans un œuf ?

monsieur diafoirus.

Six, huit, dix, par les nombres pairs, comme dans les médicaments, par les nombres impairs.

argan.

Jusqu’au revoir, monsieur.


Scène X.

BÉLINE, ARGAN.
béline.

Je viens, mon fils, avant que de sortir, vous donner avis d’une chose, à laquelle il faut que vous preniez garde. En passant par devant la chambre d’Angélique, j’ai vu un jeune homme avec elle qui s’est sauvé d’abord qu’il m’a vue.

argan.

Un jeune homme avec ma fille !

béline.

Oui. Votre petite fille Louison étoit avec eux, qui pourra vous en dire des nouvelles.

argan.

Envoyez-la ici, m’amour, envoyez-la ici. Ah ! l’effrontée ! (Seul.) Je ne m’étonne plus de sa résistance.


Scène XI.

ARGAN, LOUISON.
louison.

Qu’est-ce que vous voulez, mon papa ? ma belle-maman m’a dit que vous me demandez.