Page:Molière - L’Avare 1669.djvu/22

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jeune personne qui loge depuis peu en ces quartiers, et qui semble être faite pour donner de l’amour à tous ceux qui la voient. La nature, ma sœur, n’a rien formé de plus aimable, et je me sentis transporté dès le moment que je la vis. Elle se nomme Mariane et vit sous la conduite d’une bonne femme de mère qui est presque toujours malade et pour qui cette aimable fille a des sentiments d’amitié qui ne sont pas imaginables. Elle la sert, la plaint, et la console avec une tendresse qui vous toucherait l’âme. Elle se prend d’un air le plus charmant du monde aux choses qu’elle fait et l’on voit briller mille grâces en toutes ses actions : une douceur pleine d’attraits, une bonté toute engageante, une honnêteté adorable, une… Ah ! ma sœur, je voudrais que vous l’eussiez vue.

Élise

J’en vois beaucoup, mon frère, dans les choses que vous me dites, et, pour comprendre ce qu’elle est, il me suffit que vous l’aimez.

Cléante

J’ai découvert sous main qu’elles ne sont pas fort accommodées et que leur discrète