Page:Molière - Plaisirs, Tartuffe, Hachette, 1878.djvu/11

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travaux sur Molière sont examinés avec goût et savoir[1] : « Il ne sera pas facile de remplacer dans sa tâche délicate l’un des hommes de France qui savait le mieux son dix-septième siècle. Il y avait surtout dans l’érudition d’Eugène Despois, en même temps qu’une abondance et une précision de détails singulière, cette discrétion dans le choix, si rare, et cette liberté, si difficile, dans l’emploi des matériaux, qui dénoncent l’écrivain de race. »

Il n’y a rien dans ces paroles qui ne soit vrai ; et mieux que personne nous sentons combien il est difficile de prendre la place d’un éditeur si bien préparé à son travail. Cette place cependant ne pouvait rester vide, et cédant aux plus honorables instances, il a fallu nous dévouer, avec la bonne volonté tout au moins de chercher à suivre les traces de celui qui nous a précédé. M. Regnier, qui nous avait déjà fait l’honneur, il y a quelques années, de nous confier la préparation de l’édition de Racine, et qui savait qu’au pôle opposé du théâtre français dans le grand siècle, nous n’avions pas une admiration moins vive pour le génie de Molière que pour celui de l’auteur d’Andromaque et d’Athalie, nous a demandé d’écrire les notices qui doivent, à commencer par celle du Tartuffe, continuer le travail de M. Despois. M. Desfeuilles, l’auxiliaire habile et laborieux du premier éditeur, comme il était son fidèle ami, est désormais chargé du commentaire. Pour le Tartuffe, il a trouvé dans les papiers de

  1. Revue des Deux Mondes du Ier août 1877, p. 588.