Aller au contenu

Page:Molière - Théâtre complet, 1922, tome01.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je vous le dis encor, ces bouillants mouvements,
Ces ardeurs de jeunesse et ces emportements,
Nous font trouver d’abord quelques nuits agréables ;
Mais ces félicités ne sont guères durables,
Et notre passion alentissant son cours,
Après ces bonnes nuits, donnent de mauvais jours.
De là viennent les soins, les soucis, les misères,
Les fils déshérités par le courroux des pères.

LÉANDRE

Dans tout votre discours je n’ai rien écouté
Que mon esprit déjà ne m’ait représenté.
Je sais combien je dois à cet honneur insigne
Que vous me voulez faire, et dont je suis indigne ;
Et vois, malgré l’effort dont je suis combattu,
Ce que vaut votre fille, et quelle est sa vertu :
Aussi veux-je tâcher…

ANSELME

Aussi veux-je tâcher…On ouvre cette porte ;
Retirons-nous plus loin, de crainte qu’il n’en sorte
Quelque secret poison dont vous seriez surpris.


Scène IV

LÉLIE, MASCARILLE
MASCARILLE

Bientôt de notre fourbe on verra le débris,
Si vous continuez des sottises si grandes.