Apprenez qu’il n’est rien qui blesse un noble cœur
Comme quand il peut voir qu’on le touche en l’honneur.
Il est vrai, je t’ai dit de trop grosses injures :
Mais que ces deux louis guérissent tes blessures.
Eh ! tout cela n’est rien ; je suis tendre à ces coups ;
Mais déjà je commence à perdre mon courroux :
Il faut de ses amis endurer quelque chose.
Pourras-tu mettre à fin ce que je me propose ?
Et crois-tu que l’effet de tes desseins hardis
Produise à mon amour le succès que tu dis ?
N’ayez point pour ce fait l’esprit sur des épines :
J’ai des ressorts tout prêts pour diverses machines ;
Et quand ce stratagème à nos vœux manquerait,
Ce qu’il ne ferait pas, un autre le ferait.
Crois qu’Hippolyte au moins ne sera pas ingrate.
L’espérance du gain n’est pas ce qui me flatte.
Ton maître te fait signe, et veut parler à toi ;
Je te quitte ; mais songe à bien agir pour moi.