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Page:Molière - Théâtre complet, 1922, tome01.djvu/82

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Sa grâce et sa vertu sont de douces amorces
Qui, pour tirer les cœurs, ont d’incroyables forces.

MASCARILLE

Sa vertu, dites-vous ?

LÉANDRE

Sa vertu, dites-vous ? Quoi ? que murmures-tu ?
Achève, explique-toi sur ce mot de vertu.

MASCARILLE

Monsieur, votre visage en un moment s’altère,
Et je ferai bien mieux peut-être de me taire.

LÉANDRE

Non, non, parle.

MASCARILLE

Non, non, parle.Eh bien donc, très charitablement,
Je veux vous retirer de votre aveuglement.
Cette fille…

LÉANDRE

Cette fille…Poursuis.

MASCARILLE

Cette fille…Poursuis.N’est rien moins qu’inhumaine :
Dans le particulier elle oblige sans peine,
Et son cœur, croyez-moi, n’est point roche après tout
À quiconque la sait prendre par le bon bout ;
Elle fait la sucrée, et veut passer pour prude ;
Mais je puis en parler avecque certitude :
Vous savez que je suis quelque peu d’un métier
À me devoir connaître en un pareil gibier.

LÉANDRE

Célie ?…