Page:Molière Femmes Savantes.djvu/22

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BÉLISE.

Fort-bien.

ARISTE.

Fort-bien.Et son amour mesme m’a fait instance
De presser les momens d’une telle alliance.

BÉLISE.

Encor mieux. On ne peut tromper plus galamment.
Henriette, entre nous, est un amusement,
Un voile ingénieux, un prétexte, mon Frere,
À couvrir d’autres feux dont je sçay le mistere,
Et je veux bien tous deux vous mettre hors d’erreur.

ARISTE.

Mais puisque vous sçavez tant de choses, ma Sœur,
Dites-nous, s’il vous plaist, cet autre Objet qu’il aime.

BÉLISE.

Vous le voulez sçavoir ?

ARISTE.

Vous le voulez sçavoirOüy. Quoy ?

BÉLISE.

Vous le voulez sçavoir ?Oüy. QuoyMoy.

ARISTE.

Vous le voulez sçavoir Oüy. Quoy Moy.Vous ?

BÉLISE.

Vous le voulez sçavoir Oüy. Quoy Moy.VousMoy-mesme.

ARISTE.

Hay, ma Sœur !

BÉLISE.

Hay, ma Sœur !Qu’est-ce donc que veut dire ce Hay,
Et qu’a de surprenant le discours que je fay ?
On est faite d’un air je pense à pouvoir dire
Qu’on n’a pas pour un Cœur soûmis à son empire ;
Et Dorante, Damis, Cleonte, & Licidas,
Peuvent bien faire voir qu’on a quelques appas.