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Page:Momas - Voluptés bizarres, 1893.djvu/64

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Un an, côte à côte avec cet homme, c’était un peu bien long pour une petite femme, dont les sens venaient à peine de s’éveiller…

Passer les journées à courir les villes, bras dessus-dessous, comme de légitimes et vulgaires époux ; puis, le soir venu, se coucher côte à côte, dans l’éternel et banal lit d’hôtel, c’était un peu stupide comme monotonie…

À Milan, où les deux amants restèrent un mois entier, Hélène s’éprit du ténor de la Scala, le fameux Albrandini…

Un soir, elle fit jeter au cabotin un bouquet, dans les profondeurs duquel un petit écrin avait été enfoncé…

Très ému, le ténor vint remercier la dame, laquelle, sans plus de façon, s’assit sur ses genoux, en lui faisant un collier de ses deux beaux bras…

Cet Albrandini avait un charme tout particulier… Comme la plupart de ses com-