conditions distinctes entre les personnes instituées chez les peuples germaniques à la suite de la conquête.
Charges et impôts civils.Il va de soi que l’administration de l’État s’appuie sur les citoyens. La plus importante des prestations dues par eux, est le service militaire, puisque les citoyens seuls ont le droit et le devoir de porter les armes. Le peuple et l’armée sont un, à vrai dire (populus, se rapprochant de populari, ravager ; de popa, le sacrificateur qui frappe la victime). Dans les anciennes litanies romaines, le peuple est la milice armée de la lance (poplus, pilumnus), pour qui est invoquée la protection de Mars : le roi enfin, quand il parle aux citoyens, les appelle du nom de porte-lances (quirites)[1]. Nous avons vu déjà
- ↑ Tel est le sens primitif des mots quiris, quiritis, ou quirinus ; de cuiris ou curis, lance, et ire. Il est le même, que celui des mots samnis, samnitis et sabinus, que les anciens eux mêmes rattachent au σαύνιον (lance) des Grecs. De même, les Romains ont fait les mots arquites, milites, pedites, equites, velites, pour désigner les archers, les mille soldats (des dix curies), les fantassins, les cavaliers, ceux enfin, qui combattaient sans armure et vêtus d’une simple tunique. On remarquera seulement que dans ces derniers exemples, l’ῖ long primitivement, est devenu bref, ῐ, comme cela a eu lieu dans dederitis, hominis et une foule d’autres mots. Juno quiritis, Mars quirinus, Janus quirinus sont des divinités armées de la lance ; et le mot quiris appliqué aux hommes signifie le guerrier, c’est-à-dire le citoyen. L’usage a été conforme au sens grammatical. Dès que la localité était désignée, le mot quirites cessait d’être employé : (urbs Roma, populus, civis, ager Romanus). Quiris, en effet, indique aussi peu la localité de Rome que les mots civis ou miles. Les deux mots civis et quiris ne sont jamais accolés ensemble : quoique usités dans des circonstances différentes, ils ont absolument le même sens légal. Il y eut des exceptions, pourtant. Lors de l’annonce solennelle des funérailles d’un citoyen romain, on disait : Ce guerrier est mort. (Ollus quiris leto datus).— En procédure, la partie lésée portait de même sa plainte (quiritare) devant les citoyens ; le roi appelait de ce nom le peuple assemblé ; et, quand il siégeait en jugement, il statuait d’après la loi quiritaire (ex jure quiritium ; ex jure civili, dira-t-on plus tard : (populus Romanus, Quirites, deviendront donc promptement synonymes, et serviront à désigner le peuple et les citoyens, séparément, ou en masse. Dans une formule antique, on trouve le peuple romain (populus romanus) opposé aux anciens Latins (prisci Latini) ; et les Quirites mis en regard des homines prisci Latini (Tit.-Liv. I, 32, Becker, Handb. (manuel), II, 20 et s.). Ailleurs