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OMBRIENS ET SAMNITES

blées populaires d’après le taureau qui leur avait servi de guide (Bovianum). Une autre bande suivit le Pic, oiseau de Mars, et fonda les Picentins, ou le peuple du Pic, lesquels occupèrent le pays actuel d’Ancône : une troisième suivit le loup (hirpus) et fonda les Hirpins, dans le pays de Bénévent. C’est aussi de cette même souche commune que descendirent d’autres petits peuples, les Prœtuttiens, non loin d’Interamne[1], les Vestins, au pied du Gran-Sasso ; les Marrucins, près de Chieti ; les Frentrans, le long de la frontière Apulienne ; les Pœligniens, près du Monte Majella, et enfin, autour du lac Fucin, les Marses, qui touchaient aux Latins et aux Volsques. Chez tous, le sentiment d’une commune origine et d’une parenté rapprochée demeura fort et vivace, et la légende s’en est fait l’éloquente interprète. Tandis que les Ombriens succombaient dans une lutte inégale ; que les rameaux occidentaux de la nation allaient se noyer dans le flot des populations latines et helléniques, les peuples Sabelliques demeurant enfermés dans l’amphithéâtre reculé de leurs montagnes se dérobèrent longtemps aux coups des Étrusques, des Latins et des Grecs. Ils continuèrent à habiter en rase campagne : chez eux, point ou peu de villes fermées : leur position géographique les tenait éloignés de tout courant commercial : les pics des monts, les réduits bâtis sur les sommets suffisaient aux besoins de leur défense : les paysans résidaient dans les bourgs ouverts, ou s’établissaient, selon leur bon plaisir, partout où les appelait une source vive, un bois, une prairie. Leurs institutions étaient comme eux, immobiles : pareilles à celles des Arcadiens, de ce peuple grec placé dans des conditions semblables, elles n’engendrèrent jamais la cité, par l’incorporation des communautés réunies. Tout au

  1. [Teramo, Abruzze ultérieure.]