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Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 1.djvu/184

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LIVRE I, CHAP. IX

même le nom du Jupiter étrusque, TinaTinia ressemble au sanscrit dina (jour), comme záv (étr.) correspond à diwan (sanscr.), qui a le même sens. Quoi qu’il en soit, les Étrusques n’en demeurent pas moins isolés dans la grande famille des peuples. « Ils ne ressemblent, », dit Denys d’Halycarnasse « à aucune nation, ni par la langue, ni par les mœurs ». La critique moderne ne saurait ajouter un mot à ce jugement.

Patrie des Étrusques.L’origine des Étrusques, le pays d’où ils sortirent un jour, pour venir en Italie, nous sont également ignorés. Perdons nous beaucoup à cela ? Leur migration touche, évidemment au temps de leur enfance : leur développement historique commence et s’achève en Italie. Néanmoins on a entassé les recherches sur le problème de leurs origines. Les archéologues ont un peu l’habitude de vouloir surtout connaître ce qui ne peut être retrouvé, ou ce qui n’en vaut pas la peine, s’inquiétant surtout de savoir, selon le mot de Tibère, « qui fut la mère d’Hécube ! » Comme les villes les plus anciennes et les plus importantes de l’Étrurie étaient placées dans l’intérieur, et qu’à l’exception de Populonia (laquelle d’ailleurs n’a jamais fait partie de l’antique Dodécapole), il n’en existait pas une sur les bords de la mer qui méritât d’être nommée ; comme enfin nous voyons ce peuple, dans les temps historiques, se mouvoir du nord au sud, il nous semble probable qu’ils sont descendus par voie de terre dans la Péninsule : leur civilisation fort humble encore, au moment où ils se font connaître, ne se concilierait pas non plus facilement avec l’hypothèse d’une immigration maritime. Dès les temps les plus anciens, on a vu des peuples franchir un détroit, comme ils eussent fait d’un fleuve : mais il était tout autrement difficile de venir débarquer sur les côtes de l’Italie occidentale. C’est donc vers le nord ou à l’ouest de l’Italie qu’il convient d’aller chercher la patrie des Étrusques.