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LIVRE I, CHAP. XIV

précédemment la remarque, et comme on vient de le voir, les jours se comptaient, non par le nombre de ceux écoulés depuis la dernière phase, mais par le nombre de ceux à courir jusqu’à la phase suivante (p. 276). Après les jours venaient les semaines, variant entre 7 et 8 jours (d’une durée moyenne de 7 jours 3/8) ; après les semaines venaient les mois, également lunaires. La durée moyenne du mois synodique étant de 29 jours 12 heures 44 minutes, les mois lunaires étaient tantôt de 29, tantôt de 30 jours. Pendant quelque temps les Italiens n’ont pas connu de fraction du temps moindre que le jour, plus grande que le mois. Puis on divisa le jour et la nuit, chacun en 4 parties ; on s’habitua à calculer par heures. Mais, chose remarquable, chez ces diverses races d’origine commune, le commencement du jour ne se place pas au même instant : chez les Romains, il s’ouvre à minuit, à midi chez les Sabelliens et les Étrusques. Le calendrier annuel n’existe pas encore, du moins quand les Grecs et les Italiens se séparent, et à en juger par les dénominations toutes différentes qui, chez les uns et les autres, servent à désigner l’année et les saisons. Quant aux Italiens, il semble même qu’avant les migrations helléniques, et sans avoir su dresser encore un calendrier fixe, ils avaient adopté une unité de temps deux fois plus grande. Mais les Romains, en simplifiant le calcul de leurs mois lunaires à l’aide du système décimal, avaient adopté la dénomination d’anneau (annus) pour désigner la révolution de dix mois ; et cette dénomination porte dès lors le cachet d’une haute antiquité. Quand plus tard, et toujours avant l’invasion de l’influence grecque, le système duodécimal prend faveur (p. 277), comme il se rattache évidemment à l’observation de la marche du soleil, qui accomplit une seule révolution pendant que la lune accomplit 2 fois la sienne, le même rapport est tout naturellement pris pour mesure de l’unité de temps.