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LIVRE I, CHAP. XV

le sommet pour y asseoir une autre construction[1]. Les portes d’Arpinum[2] et de Mycènes se ressemblent, et sont bâties sur le même plan. L’émissaire du lac d’Albano (p. 53) rappelle beaucoup celui du lac Copaïs. Les murs d’enceinte, dits cyclopéens, ne sont pas rares en Italie, notamment dans l’Étrurie, l’Ombrie, le Latium et la Sabinie. Ils appartiennent assurément au plus ancien système des constructions locales : toutefois il faut reconnaître aussi que bon nombre d’entre eux n’ont été érigés qu’assez tard : quelques-uns même ne remontent pas au delà du viie siècle de Rome. Comme les murs grecs, ils consistent tantôt en un appareil de quartiers de roche bruts, superposés et maintenus par des pierres plus petites placées dans les irrégularités des jointures ; tantôt en un système à assises quadrangulaires horizontales[3] ; tantôt enfin un assemblage gros-

  1. [P. 62, et la note 1 ; — et ch. vii, p. 147.]
  2. [Arpino, dans la terre de Labour.]
  3. Tels étaient les murs de l’enceinte servienne dont on a retrouvé, il y a peu de temps, les restes sur l’Aventin, du côté de San Paolo, dans la Vigna Maccarana ; et du côté du Tibre, au-dessous de Santa Sabina ; (on les trouve reproduits et décrits dans les Annali dell’ Instit. roman., 1855, tavol. XXI-XXV, p. 87 et suiv.). Les blocs de tuf sont taillés en longs rectangles quadrangulaires ; et par places, pour cause de solidité plus grande, ils sont posés le côté long et le petit côté alternativement en dehors. En un autre endroit on rencontre un grand arc régulier dans le haut du mur, de style absolument pareil, mais qui semble une addition des temps postérieurs. Les fragments d’enceinte mis à jour se composent de quatorze assises ; le couronnement manque et les parties basses ont été en maints endroits masquées par d’autres constructions à appareil réticulé (opus reticulatum). Le mur courait manifestement le long du saillant de la colline. En continuant les fouilles, on a constaté que les puits et les galeries de l’Aventin traversent le sol, en tous sens, comme ceux de la colline du Capitole. Ces derniers appartiennent au système voûté dont Braun a démontré l’étendue et l’importance dans la Rome antique (Annali dell’ Instit., 1852, p. 331). On trouvera aussi dans Gell (topography of Rome, p. 494) la reproduction d’un autre fragment du mur de Servius, déterré non loin du site de la porte Capène. — Enfin il existe sur la déclivité du Palatin, du côté du Capitole, dans la Vigna Nussiner, un morceau de mur semblable à celui de Servius (Braun, loc. cit.), et qui semble n’être autre qu’un débris de l’enceinte primitive de la Roma quadrata, p. 68.