Aller au contenu

Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 2.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
72
LIVRE II, CHAP. III

obstinés, les patriciens n’osèrent plus à l’avenir prétendre au second siège consulaire. Les nobles s’infligèrent encore à eux-mêmes une grave blessure, lorsqu’à l’occasion des lois Liciniennes, ils tentèrent de se faire donner une indemnité en échange des concessions qui leur avaient été arrachées, et de sauver par là du naufrage quelques débris de leurs anciens privilèges politiques. Sous le prétexte que seuls ils savaient la jurisprudence, ils firent détacher du consulat, actuellement ouvert aux plébéiens, toutes les attributions judiciaires : un troisième consul spécial, Le préteur.un préteur, fut nommé pour rendre la justice. La surveillance du marché, la juridiction de police, la direction des fêtes de la cité furent remises aussi à deux Les édiles curules. Admission commune aux charges et aux sacerdoces.nouveaux édiles, dont la compétence était permanente, et qui se distinguèrent de leurs collègues plébéiens par le nom d’édiles curules. Le simple plébéien eut aussitôt accès à l’édilité nouvelle ; seulement, aux élections annuelles, les plébéiens et les nobles y étaient alternativement portés.

En 356 av. J.-C.398, la dictature est aussi ouverte au peuple, admis déjà, dans l’année qui avait précédé le vote des lois Liciniennes 368 av. J.-C.(386), aux fonctions de maître de la cavalerie. Les deux places de censeur (en 351 av. J.-C., 337 av. J.-C.403), la préture (en 417), sont conquises de même ; enfin, c’est aussi vers ce même temps (339 av. J.-C.425) que les nobles, déjà privés de l’un des deux sièges consulaires, se voient encore enlever l’un des deux censorats. En vain un augure patricien voulut-il une fois empêcher une dictature plébéienne 327 av. J.-C.(427), et découvrir, dans l’élection, des vices cachés à l’œil des profanes ; en vain, jusque dans les derniers temps de la période actuelle 280 av. J.-C.(474), le censeur patricien ne permit pas à son collègue sorti du peuple de mettre la main aux solennités du lustrum [purifications religieuses et sacrifices], par lesquels le cens se termine ; toutes ces misérables chicanes ne servirent qu’à manifester le dépit de la noblesse