Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
106
LIVRE III, CHAPITRE`III

pagnons se sont donné la mort, selon l’usage celtique. Les Gaulois sont attaqués chez euxLa victoire était complète : les Romains se montrèrent bien décidés à empêcher le retour de pareilles invasions par la conquête de toute la Gaule cisalpine. Dès l’année 224·av. J.-C.suivante (530), les Boïes et les Lingons se soumettent sans résistance. Dans la campagne de 531223, les Anares en font autant: toute la plaine cispadane appartient aux Romains. Aussitôt Caius Flaminius franchit le fleuve (531)233, (non loin de Plaisance, dans le pays, nouvellement conquis, des Anares); mais le passage même et l'occupation d’une position solide sur l’autre rive lui coûtent des pertes énormes. Il se voit dangereusement acculé, le fleuve à dos; il propose alors aux Insubres une capitulation sottement accordée, et se retire librement. Toutefois, il n’est parti que pour revenir par le pays des Cénomans, et renforcé par leurs bandes. Les Insubres voient leur péril, mais trop tard; ils courent dans le temple de leur déesse prendre les Enseignes d’or, appelées « les Immobiles, » et marchent aux Romains avec toutes leurs levées, au nombre de cinquante mille hommes. Ceux·cî couraient des dangers; ils s’étaient encore appuyés à une rivière (l`Oglio, probablement) ; séparés qu’ils étaient de leur· patrie par tout le territoire ennemi, et obligés de compter sur la coopération, dans le combat, et en cas de retraite, sur l'amitié peu sûre des Cénomans. Ils firent passer les Gaulois alliés sur la rive gauche : sur la rive droite, en face des lnsubres, les légions se rangèrent en bataille. Les ponts avaient été rompus pour n’avoir pas à craindre une trahison des Cénomans. C’était aussi se couper la retraite : pour rentrer en territoire romain il fallait passer sur le ventre de l’ennemi. Mais l’excellence des armes et la supériorité de discipline des légionnaires donnent encore la victoire aux Romains, qui s’ouvrent la·route. Leur tactique de combat avait remédié aux fautes stratégiques de leur