Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/149

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On touchait au but, mais au prix de grands sacrifices. Des cinquante mille fantassins, des neuf mille, cavaliers vétérans qui composaient encore l’armée au dela des Pyrénées, il en avait péri la moitié sur le champ de bataille, dans la marche et au trajet des rivières. Hannibal, de son propre aveu, ne pouvait plus mettre en ligne que vingt mille hommes de pied; dont les trois cinquièmes étaient Libyrns, les deux autres cinquièmes Espagnols. Il lui restait en outre six mille cavaliers, dé-


ne sont pas moindres (essayons quelques remarques tout exceptionnelles a ce sujet. Lorsque Hannibal arriva au sommet du Saint-Bernard, déja les pics se cbuvraient d’une neige épaisse. » (Polyb,, 3, 54). Il y avait de la neige sur la route (Polyb., 3, 55): mais peut-etre qu’elle n’était pas recente, et provenait seulement des avalanches de l’eté. Sur le petit Saint-Bernard, l’hiver commence a la_ saint Michel (fin de septembre): les neiges tombent en septembre. A la lin d’aoùt, les deux Anglais \Vickham et Cramer n’y en trouvèrent pas sur la route; mais des deux cotes, il y_ en avait sur les pentes de la montagne. ll faut conclure de la, qu`Hannibal,a du arriver a la passe au commencement de septembre, fait qui se concilie trés-bien avec ce que dit Polybe_: · deja l’hiver était proche. » Les mois cuvd·r:1‘sw rm wi; ·ir).s€z8c; Snow ‘ (Polyb., 3, 54) ne veulent pas dire davantage; et surtout il ne faut pas leur attribuer ce sens qu’on etait alors à l’épcque ~ du déclin de la _ pléiade · (vers le 26 octobre. V. ldeler, C/irunolog. (Chronologie), _ l, p. 241).‘—Si donc l’on calcule qu’ Hannibal esï entré en Italie neuf jours plus tard, c’est-a;dire*vers la mi-septembre, il reste suffisamment de temps pour placer `dans l’intervalle tous les événements qui suivent jusqu’au jour de la bataille de la Trébie (lin de decembre; ` ’ îspi y_s·:tp.eptvàt; rpoztàç; Pûlyb., 3, 72.); Gt nûlitmmtzllt pour faire arriver de Lilybée a Plaisance les troupes de l’armee expeditionnaire d'Afrique., Ces dates se concilient deqmemc ayec la grande revue du printemps précédent (bzh rn: âapivnvïbpav, Polyb., 3, 34, de la fin de mars, par conséquent), et avec le jouroù fut donné·l’ordre de marche; avec la duree de toute la campagne, enfin, qui dura cinq mois (six mois suivant Appien, 7, 4). Si donc Hannibal atteignit le petit Saint-Bernard au commencement de septembre, comme il lui fallut trente jours pour y arriver depuis le Rhone, il en faut conclure aussi qu’il etait au commencement d’août sur le Rhône. D’après cela, constatons, que Scipion, qui s’etait embarque des le premier_ été (Polyb., 3, lil), au commencement d’août, au plus tard, ou avait perdu bien des jours en route, ou était resté plus longtemps encore inactif dans Marseille;

des Allobroges au nord de l'Isère, peut-on raisonnablement ramener Hannibal au sud chez les Tricastins, les Tricoriens et les Voconces (dép. des Hautes-Alpes)? Les assertions de Tite-Live et de Polybe sur ce point indiquent, celles de Tite-Live surtout, la connaissance fort peu claire des localités. —N: du Trad. V. au surplus, à l'appendice, à la fin du volume, la note A.]