Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/162

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I , _ 158 Ll\`Hl£ lil, CHAPITRE V ` relâchés sansrançon, et invités à aller annonce1· chez eux ` ' qu’Hannibal ne fait point la guerre àl’Italie, mais à Rome A _ seulement; qu'il veut rendre à leurs cités leur antique _ ' ` indépendance et leur territoire, et qu’après les avoir li- bérés, il marche derrière eux, sauveur etvengeu1· de leur 4 _ 1 patrie.- Cela dit-, comme l’hiver avait pris fin, le ‘ Carthaginois quitte la vallée du Pô, et cherche sa route ‘ ` au travers des âpres défilés de l’Apennin. Flaminius, . _ avec l’armée d’Étrurie, était encore devant Arretium , · ._ · comptant partir de là pon1· aller couvrir le val d'A1·n0, ' _ et bloquer la sortie des passes de l’Apennin, du côté de ` Lucca [Lucques], dès que l saison permettrait de le ` taire. Mais Hannibal le devance. Il franchit sans diffi— · culté les montagnes, le plus à l’ouest, c’est-à-dire le _ plus loin possible de l’ennemi. Seulement, quandil ar- · rive dans la contrée basse et marécageuse située entre l’Auser (Serchio) et l’Ai·nus [Amo], il la trouve inondée ` parles fontes des neiges et,les pluies du printemps. ` L’armée, durant quatre jours, avance les pieds dans l'eau, sans pouvoircaniper à sec durant la nuit ': les ` bagages amoncelés, les cadavres des animaux du train _ . _ sont pour quelques·uns une ressource. Les souffrances ` des troupes furent inéna1·rables, celles de l’infanterie · , ,gauloise surtout, qui, marchant derrière les Ca1·thagi- ¢ _ nois, se perdait dans les fondrières, devenues plus fan? . · geuses, de la route. Elle murmurait hautement, et peut- ` être elle eut déserté en masse, sans Magon, qui, fermant · la marche avec la cavale1·ie, empêcha toute tentative de · fuite. Les chevaux, ayant la corne malade, tombèrent ·' par centaines ; d`utres maladies décimèrent les soldats, I et Hannibal lui-même perdit un œil à la suite d’une grave ophthahnie. N’i1npo1·te, il arrive ou il a voulu a1·- m,,,,,,,,,g_ river. Déjà il est campé sous Fœsulœ (Fiesole), que Fla- minius Èll·l8t1f,l`€llCO1‘8 à Arretiumque les routes soient , devenues praticables, pour aller·les fermer. Mais sum-