Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/183

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LES GUERRES D'HANiV_ll3AL \ qu’il était possible d'aller raisonnablement chercher le nom du général appelé au `commandemeut suprême, A dans une telle guerre. D’autre part, à les supposer pos- sibles, le moment était moins que jamais propice pour commencer les réformes; il n'y_avait, certes, rien I autre chose àfaireque de` laisserla direction des opéra- tions militaires, la collation et la prorogation du géné- · ralat, à la seule autorité qui savait et pouvait y pour- * - voir. Aux coinices ensuite defratilier. Les brillants succès des Scipions sur le_diHicile champ de bataille de l'Espagne étaientun enseignement: mais les démagogues, e11 train déjà de saper les fondements du pouvoir aris- tocratique, s'etaient emparés de la conduite de la guerre en Italie. Le « peuple » avait.c1·u à l'imprudente parole des meneurs accusant les nobles de conspiration avec · l’ennemi. Tristes Messies d'une foi politique aveugle, que · ces Gains Flaminius et» ces Marcus Varron, tous les —deux « hommes nouveaux » et des plus purs amis du _ · peuple, portésà la tête de‘l’armée et chargés d'exécuter les plans de guerre qu'ils avaient improvisés ou fait _ approuver par la place publique! Ils avaient abouti _à · Trasimène et à Cannes! Comprenant mieux aujour- , d'hui sa mission qu’au temps où il avait rappelé d’Afri- que l’armée de Bégulus, le Sénat ne faisait que son 4 devoir en voulant avoir seul la main au gouvernail et - ensopposantde son mieux à toutes les folles mesures. Malheureusement, après la première des deux grandes défaites de l'armée, alors qu’il était redevenu le maître de la situation, il avait eu le t01·t d’obéir aussi aux sug- gestions d'un intérêt de parti. Certes, loiude moi de mettre Quintus Fabius sur la ligue des Cléorts romains, ses prédécesseurs ou successeurs, mais je dois à la vérité de dire qu'au lieu de fairela guerre seulement en militaire, il lavait aussi menée en adversaire politique de Gaius—Flaminius; et qu’à l'l1eure ou l’union eût été