278 . 4 ' LlVRE·lIl,—CHAPITRE VII- · _ · _c6»·ps permanent Mais pOUl‘ se maintenir et se fortifier dans les con-· d’°°°upm°°' quêtes récentes, il fallait une armée permanente d’0cCu- i _pation :,le gouverneur de l’Espagne citérieureavait ' entre autres à tenir en_bride les Celtibères, et celui de · l’Espagne ultérieure à repousser chaque année les at- \ taques des Lusitaniens..Il devint nécessaire d’avoir 4 constamment sur pied quatre fortes légions, soit envi- · ron 40,0QO hommes, .sans compter les milices du pays ' soumis` qui venaient s’y joindre, et les renforcer sur les ' réquisitions des Romains : mesure nouvelleet sous un double rapport fort grave. Entreprenant pourla première fois du moins, sur une vaste échelle et d’une façon con- tinue, l’occupation de toute. une populeuse contrée, il fallut, pour y pourvoir, allonger le temps du service des _ légionnaires. N’envoyer les troupes en_Espagne que- il dans les conditions du congé ordinaire, alors que les ` 'exigences de la guerre étaient purement transitoires; ' ‘ ne garder les hommes dans les cadres que pour un an, — i par exemple, comme il était d’usage, sauf dans les ' ` ~ guerres dilïiciles et dans les expéditions importantes, · ’ 'c’eut·été aller à l’encontre des nécessités réelles de la ' situation; ‘c’eût, été laisser presque sans défense ces A fonctionnaires préposés à des.gouvernements éloignés . ` au delà des mers, en butte à des révoltes continuelles. " ‘ ,Retirer les légions était chose impossible: les licencier par masses était chose au plus haut point périlleuse. Les Romains commencèrent à sentir que‘l’ét;ablissement V g de la domination d'un peuple sur un autreine coûte . point cher seulement à celui qui porte les chaînes, maisi aussi à celui qui les impose. On murmurait tout haut I _ — dans le Forum contre les odieuses rigueurs du recrute- · , ment pour l’Espagne. Quand les chefs de corps se refu- ` ' ` sèrent, et avec raison, au licenciement de leurs légions ‘ après le temps expiré, il y eut des émeutes, et les soldats menacerent de quitter l’armée, malgré touteslcs défenses .· ·
