Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 3.djvu/370

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366 ’ LIVRE III, CHAPITRE IX l , frontière du Taurus, elle devait appartenir à `l’un ou à l’autre. Euinène eut aussi le protectorat et le droit de tribut sur les villes grecques non dotées `de la liberté plénière : il fut seulement entendu _qu*elles conservaient d’ailleursleurs lettres de franchise intérieure, et que les . ` taxes à leur charge ne pourraient;·être augmentées. An- tiochus s’engagea en outreà payer au Pergaménien les . 350 talents (600,000t/zal., ou 2,259,500fr.) _qu’il devait _ à Attale, père dece dernier, et 127 talents (2,800 thal., ou 1,217,500 fr.) encore, à titre d’indemnité, pour · arriéré de fournitures de grains. Toutes les forêts royales, tous les éléphants furent de plus remis au roi de Per- game; mais les Romains brulèrent les vaisseaux de ' guerre; ils ne voulaient plus de puissance maritime à côte d’eux. -Le royaume des Attalides, s’étei1dant désor¢ mais dans l’Europe orientale et dans l’Asie, formait, comme l'empire numide en Afrique, une inonarcliie ab- solueet puissante,·dans'la dépendance de Rome; ayant ‘ pour mission, avec la force sulïisantepour le faire, de

 tenir en bride la Macédoine et la Syrie, sans avoir besoin

' jamais, si ce n’est dans des cas rares, de réclamer l'appui _ de ses patrons, En même temps qu’elle créait cet édi- lice de sa politique, Rome avait aussi`voulu donne1· sa- tisfaction auxïsympathies républicaines et nationales, et se faire, dans la mesure du possible, la libératrice des Grecs d’Asie. — Quant aux peuples et aux choses d’au y delà' du Taurus et de l’Halys, elle était décidée à ne pas s’en occuper :/nous en avons la preuve dans le traité · r meme conclu·avec Antiocl1us,`et plus encore dans le · refus opposé par le Sénat aux Rhodiens, qui deman- _ daient la liberté de la ville de Soloï, en ~Cilicie. De même elle resta fidèle à_ la regle qu’elle slétait faite de_ ' ne point avoir de possessions directes au delà des mers d’0rient. —— Après une dernière expédition navale en ` Crète, ou l’on \al·la briser les fers des Romains jadis vendus