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Chapitre XIV
LA LITTÉRATURE ET L’ART


La littérature romaine avait des racines dans un sol tout particulier : elle a obéi à des incitations presque inconnues chez les autres peuples. Pour la bien juger, il faut, à l’époque où nous sommes, porter d’abord son attention sur l’instruction et les amusements publics.

Toute culture intellectuelle procède de la langue : il en fut ainsi dans Rome. On sait déjà quelle haute importance y avaient la parole et les monuments écrits ! Là, à cet âge où, selon nos idées modernes, l’homme serait un adolescent à peine, on voyait les citoyens aborder avec pleine capacité l’administration de leur fortune ; et improviser, s’il le fallait, des discours devant le peuple assemblé ! Aussi, non contents d’attacher un haut prix à la pratique libre et élégante de l’idiome national, les Romains s’appliquèrent-ils dès l’enfance à s’en approprier toutes les ressources. En outre, dès les temps des guerres d’Hannibal, la connaissance du grec est généralement répandue en Italie : bien auparavant même, dans les régions cultivées