Aller au contenu

Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

A ij 2l8 LIVRE III, CIIAPITBE XIVV ' ` théâtre latin : plus de caractères finement touchés: la ` · comédie elle-même n'a plus pied sur le terrain du réel: , les personnes et les situations s’y mêlent arbitrairement et sans raison comme les cartes que bat le joueur. L’o1·i- ` ginal montrait la vie au vrai : laicopie n’en montre plus que la charge: Et comment faire mieux avec une direc- . tion tleëdlmlc, qui, ayant annoncé desjeux à la grecque, ‘ - flûtistes, chœurs dansants, tragécliens ct athlètes, ne craindra pas pour clore son programme de le changer en urîe mêlée de coups (p. ·l8l)? Comment mieux faire ` · avec ce public grossier, qui, selon le mot des poëtes des A Y temps postérieurs, quittera le théâtre en masse, dèsqu’il _ · verra poindre ailleurs un pugilisle, un danseur de corcle, ou un lutteur? Et puis, qu’on n'oublie pas l’l1umble — A condition de ces anciens comiques de Rome. Pauvres esclaves ou artisans qu’ils étaient; eussent—ils eu le goût meilleur, et 'un meilleur coup cl'œil. enco1·e leur f`allait· . il lutter contre la rudesse frivolerle leurs auditeurs? , , _ Tout ce qu'ils pouvaient faire en deçà du miracle, ils . l'ont fait. [ls ont compté dans leur bande un certain nombre de génies vifs et pleinsde séve, qui, recevant ` ` ` I leurs sujets tout faits, des mains de l’étranger, les ont su ramener, tout au moins,_ dans le cadre de la poétique . nationale, et illuminant les _voies frayées avant eux, ont · ainsi mis aujour des créations rejouissantes et rl’une incontestable importance. · · ` i · A Nm-iiu. A leur tête est. Gmcus Nmms, le premier qui dans · · _Rome·ait mérite le noni de poete. Autant qu’il est·pos— _ . ·` ·sible d’asseoir un jugement sur son compte, d’ap1·ès les _ i opinions des anciens eux-mômes et sur le vu des trop _ . minces fragments qui nous enrestent, il'a été l’uu'des I plus remarquables et des plus _considérables auteurs de ` A - toute la littérature latine. Contemporain de L. Andi·0» ‘ ` Ã uicus, mais plusjcune que lui, il marquait déjà·au début des guerres d`-Hannibal : il paraît n’avoir fini d'ecrire A