Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/226

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222 . ' LIVRE Ill, CHAPITRE XIV du poete.; ll était né à Sassina, petite ville jadis om- hrienne, mais peut-être déjà latiuisée. Il exerça it Rome le métier d'acteur, y gagna de l’argent ; perdit sa fortune dans des spéculations commerciales malheu- reuses: puis,` devenu poete de théat1·e et arrangeur de ' comédies grecques, il -se consacra exclusivement à ce ` genre littéraire, sans d’ailleurs prétendre, à ce qu’il semble, à des conceptions plus originales. Les artisans en comédie étaient alors nombreux ; mais leurs noms, à presque tous,_ont disparu de l’liistoire. En général, ils ' ne publiaient pas leurs pièces ‘, et ce qui reste de_leur répertoire a été transmis à la postérité s0us·le nom d`u plus populaire d’entre eux, de Plaute. Les littératem‘s du siècle suivant ont compté jusqu'à cent trente a pièces ‘ plaatinimnes, » pour la plupart ou tout à fait étran- gères à notre auteur,.ou` qui n’ont été que 1‘evues et re- touchées par lui. Les principales 11ous sont parvenues. · Ce n’en est pas moins chose fort dilïicile que de porter un' jugement motivé su1· ses mérites et son génie: sou- vent même on tenterait lîimpossible à vouloir le faire, puisque nous ne· possédons pas les drames originaux. Des arrangements faits sans choix, et s'attaquant aux à mauvaises pièces aussi bien qu’aux bonnes; les arran-` geurs, esclaves de la police et du public avant tout; nulle préoccupation d’art chez l’auteur ou chez l’audi· · _ teu1·: pour plaire à celui-ci, la boulïonnerie et la trivia- lité- remplaçant la grâce de- l'original,, voilà les carac- i A tères généraux de t0utes‘ces pièces sorties de la même · * lt faut bie_n admettre cela : autrernent on ne saurait comprendre comment les anciens ont pu hésiter si· souvent sur l'authentici|é ou la non-authenticité de ·teIs et tels drames de _l’ecole plautinienne. En_ elïet, nul_écrivain romain, autant que Plaute, n’a laisseprise a d'în· solubles incertitudes. A cet égard, comme aussi sous d’autres rap- ports, il existe entre Shalrespeare et lui des analogies assurément , remarquables! [V. A. Gell., l. lll, 3, de noscendis emplorandalsque Plautï comœdiis; On retrouvera dans'cette curieuse dissertation plus - d’un précieux détail dontlll. Momrnsen a fait profit.] ·