Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/364

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lui avaient arrache la promesse de l’évacuation_de la Galatie et de la Paphlagonie :_ mais la suite des événements atteste que Pharnace, aussi bien que son successeur Mithridate V, Evergete (598-634), fidèles a l’alliance romaine, durant la troisième guerre punique, et au cours de la guerre contre Aristonicos, non-seulement s’étaient maintenus au delà de l’Halys, mais que de plus ils avaient conquis et gardé une sorte de patronat sur les Dynastes paphlagoniens et galates. On a ainsi la clé de l’énigme; et l’on voit encore ce même Mithridate, récompensé en apparence pour ses hauts faits dans Ia lutte contre Aristonicos, en réalité corrompant à prix d’or le général romain, recevoir de lui, lors du partage du royaume attalide,la (Grande Phrygie tout entière. Je ne saurais préciser d’ailleurs jusqu’où s’étendait alors l’État Pontique, en tirant vers le Caucase et les sources de l’Euphrate. On peut croire qu’il englobait, à titre de satrapie indépendante, la région arménienne occidentale aux alentours d’En2leres et de Diwririgi, ou mieux, la Petite Armenie; pour la Grande Armenie et la Sopliène, elles constituaient encore des pays indépendants.

Pendant que Bome dominait ainsi dans les affaires de la Péninsule d’Asie Mineure, y réglant l’état de possession des diverses puissances, là même ou beaucoup se faisait encore sans’elle ou à l’encontre de sa volonté, elle laissait les choses à leur libre cours dans les vastes régions d’au dela du Taurus et du Haut Euphrate jusqu’à la vallée qu’arrose le Nil._A la vérité, le Sénat n’avait pas tenu la main à la règle politique servant de base au traité de paix de 565 avec la Syrie: cette règle, qui arrêtait à l’Halys et au Taurus la limite orientale du patronat de Rome (III, p. 366), n’était point praticable, après tout, et tombait d’elle-même. De même que la ligne de l’horizon, dans la nature, est une illusion des yeux, de même elle est une déception dans la politi-