société ou l’égalité civile obéissait à une regle extérieure sévère (II, p. 81), ou l’on avait vu, au temps d’Hannibal, un citoyen arreté ·et tenu en ,prison durant des années, pour s’être montré indûment en public avec une couronne de roses sur la tete ‘. Au temps.du gouvernement patricien pur, ces insignes appartenaient sans nul doute au patriciat, les grandes maisons tenant à s’y distinguer des familles moindres :_ mais ils acquièrent toute leur valeur politique à dater de la réforme de 387, quand l’on voit les familles plébéiennes, grâce à l'égalité de droits qui vient d’etre fondée, arriver au consulat, et se plaçant ainsi sur le meme rang que les anciennes familles nobles, faire défiler en public les images des aïeux, comme celles-ci le pratiquent déjà toutes. La règle détermine ensuite quelles sont les magistratures auxquelles adviendront les honneurs héréditaires ; elle exclut les charges mineures, les fonctions extraordinaires, les magistratures de la plèbe; elle n'admet que le consulat, la préture, assimilée au consulat (ll, p. 72), et l’édilité curule, qui participe aux pouvoirs de justice, et par conséquent à la souveraineté civile 2. Quoiqu’il semble que la noblesse plébéienne, dans le sens strict du mot, n’ait pu dater que de l’admission des plébéiens aux charges curules, ou la voit pourtant aussitôt afficher les tendances de caste les plus exclusives; et je suis
, Plin., Hist. n , 21, 3, 6.- Le port d’une couronne en public n’était permis qu’à titre de distinction militaire (Polyb., 6,39, 9. — Tite-Liv., l0, 47). Et quiconque la prenait sans droit commettait un délit pareil à celui que punissent nos codes modernes sous le nom de port illégal d’une décoration. [Art. 259 du cod. pén. français, par ex,].
“ Restent donc exclus :`le tribunal militaire avec puissance consulaire (II, p. 6.)), le proconsulat, la questure, le tribuizat du peuple, etc. La censure, malgré la chaise curule donnee au censeur(Tite-Liv., 40, 45; conf. -27, 8) nfetait pas regardée comme une charge curule : plus tard cette restriction n’a plus d’intérèt, puisque pour être censeur, il faudra avoir passé par le consulat. L'edilite plébeienne n’etait pas non plus - p comptée parmi les magistratures curules a l'origine (Tite-Liv., 23, 23); mais elle semble y avoir été postérieurement comprise.