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Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/121

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_ , LA RESTAURATION- ll7 province romaine: la raison en parait évidente. Pouroccu- por le pays, il eut fallu des soldats qui leagardassent contre les hordes du désert : or il n’était en aucune_ façon dans . la pensée du pouvoir, à_'Bome, d'entretenir en Afrique une armée permanente. On se contenta donc d’annexer,à l’empire de Bocchus la Numidie la plus occidentale, tout V le pays sans doute qui va du Moloc/zath (Moulouïa) au · havre de Saldœ (Bougie), et qui s’appellera plus tard la Mauritanie de Cesarée (provinces d’0ran et d’Alger) : . quant au surplus du royaume amoindri—de Jugurtha, les Romains le donnent à Gaude, demi·frère de celui—ci, . prince faible de corps·et faible d’esprit, maisdernier sur- · vivant des_petits-fils légitimes de Massinissa; et qui, des l’année 646, avait, à Vinstigation de Marius, porté ses ros av. J.·c. ` prétentions jusque devant le Sénat ‘. Quant aux tribus _ gétules de l’intérieur, elles sont rangées, à titre de libres alliées, parmi les nations indépendantes rattachées à Bome par la loi des traités. _

  • Salluste nous a 'laissé, sous le titre de la Guerre de Jugurtha,

un tableau politique de genre, merveilleux par la vivacité de sa cou- . leur} et 1'unique document original qui nous reste au milieu de la tradition pâlie et effacée de l’époque. Mais ce tableau, fidèle a la loi poétique, et non à celle de la composition historique, se clôt par la catastrophe de Jugurtha. Et quant aux autres sources, nulle part mous ne _trouvons exposée d`une façon complète la condition faite ensuite à la Numidie. Salluste (c. 65); Dion. (Fragm., 79, L, Bekk.) indiquent bien que.Gauda a succédé à Jugurtha ; et une inscription . de Carthagène lève tous les doutes, en l’appelant roi et père de Hiempsal ll (V. supra,'p. 96, à la note). Dans llouest, la frontière entre la Numidie d’une part, et l’Afrique romaine et Cyrène del’autre, restèrent les mêmes que devant: nous le savons.par César (Bell. civ., 2, 38; Bell. Afr., 43, 77) et par la constitution provinciale posté- rieure. ll était naturel au contraire, et Salluste lefait d’ailleurs pres- sentir (c.' 97, 102, H1), que le royaume de Bocchus reçüt des agrandissements immédiats et importants: aussi voyons-nous plus · tard, ·ce qui confirme_ l’assertion, la Mauritanie, confinée jadis à la seule Tingilane (Maroc), engloberle pays de Césarée (Alger) et celui · de Sitiiis (Sétif), et la moitié occidentalede la province actuelle de ' Constantine. Mais comme c'est par deux fois que la Mauritanie a rcçu des Romains les agrandissements dont il s’agit, en 649 dabord, 106. · après Vextradition de Jugurtha, et en 708, après la dissolution dci}- 4e; nitive du royaume numide, je suis porté à croire que la contree Césaréenne a été donnée par les Romains dans la première circons- tance, ot celle de Sétif dans la seconde. · _