Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/123

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`. LA RESTAURATION ` 119 opposition, j’eutends unparti, voulant et promouvant un ` changement quelconque dans les principes constitution- nels, il eût de toute nécessité tenté le renversement de ce Sénat de la restauration. Mais non : des questions poli- » tiques on ne sut faire que des questions de personne : on a changea les généraux: on envoya en exil deux ou trois hommes inutiles, insigniüants. Il ressortit de là que le `prétendu parti populaire ne pouvait ni ne voulait gou- verner par lui-méme; qu’il n’y avait plus dans Home que deux seules formes de gouvernement possibles, la tyrannie ou l’oligarchie; que tant que le hasard ne susciterait pas ` un personnage, sinon assez important, assez connu du moins pour monter au pouvoir, tout odieux que fussent les scandales administratifs, s’ils entraînaient quelques dangers pour un petit nombre d’olig_arques, ils ne met- , taient point en péril l’oligarehie elle—méme. En revanche, 4 il devenait aisé au premier prétendant venu de briser d’un seul coup toutes les chaises curules vermoulues de l’aris- tocratie. Voyez plutotla fortune politique de Marius. Bien, absolument rien ne motive son succes! Qu’après la défaite d’Albinus, le peuple eut renversé la Curie, on l’aurait compris, sinon trouvé dans l’ordre :_ mais apres Metellus, apres _la marche par lui imprimée à l’expédition de 4 Numidie, ou donc était le prétexte à l’accusation de mau- vaise conduite de la guerre, d’un danger couru par la Répu- blique, de ce coté du moins? Et pourtant, dès qu’un simple · officier, un parvenu ambitieux se lève, il lui est aussitot donné d’accomplir la menace sortie jadis de la bouche du premier Africain (III, p. 239; IV, p. 405); il se fait porter, contre la volonté formelle et expresse du pouvoir, ` à l’un des principaux commandementsmilitaires! Absolu- ment nulle et inetiicace entre les mains du soi-disant parti populaire, l’opinion `publique s’oifrait comme une arme irrésistible au futur monarque de la cité de Home. Non que je veuille dire que Marius ait jamais joué au préten- dant; et moins que jamais à l’heure où il brigua devant le