Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/154

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cimbrique, arrété en Espagne par l’héroïque résistance des peuples indigènes, et surtout des Celtibères, reflua sur les Pyrénées et de là vers l’océan Atlantique où tout le pays de la chaîne pyrénéenne à la Seine se soumit aux terribles conquérants. Ceux-ci ne rencontrèrent de résistance qu’aux confins de la valeureuse confédération des Belges: mais là pendant qu’ils occupaient le territoire des Vellecasses Union — (Rouen), un contingent puissant leur arriva. Trois tribus helvétiques, les Tigorins, les Tougènes et une autre, qui déjà s’étaient mesurées avec les Romains sur les bords de la Garonne, vinrent grossir leurs rangs. De plus, la horde des Teutons se joignit à eux. Germains comme les Cimbres, les Teutons, chassés de leur patrie et des rivages de la Baltique, par des événements que la tradition ne nous fait pas connaître, arrivaient dans la région de la Seine, conduits par leur roi Teutobod.

Tout l’immense rassemblement ne put vaincre l’opiniâtre valeur des Belges. C’est alors que les chefs germains résolurent à prendre définitivement le chemin de l’Italie avec leurs bandes récemment grossies. Mais pour ne point avoir à traîner l’embarrassant butin partout ramassé, ils le laissèrent sous la garde d’une division de six mille hommes, lesquels, après de nombreuses pérégrinations, devinrent la souche du peuple des Aduatugues (sur la Sambre). Quant au gros de l’armée, soit à cause du mauvais état des routes des Alpes, soit pour des motifs à nous inconnus, il se partagea en deux. Les Cimbres avec les Tigorins, refranchissant le Rhin, rebroussèrent à l’est et suivirent la route déjà pratiquée par eux en 641, tandis que les

Nous nous appuyons ici sur les indications relativement plus dignes de foi de l’Epit0mc de Tite-Live (où on lit : reucrsi in Galliam in Vellocassis se Teutonis conjunxerunt) et de J. Obsequens, écartant les témoignages de moindre valeur, qui font apparaître plus tôt les Teutons, les montrant même (App., Celtic., 13) réunis aux Cimbres, dès la bataille de Noreia. Nous rattachons nussi à notre opinion les données fournies par César (Bell. G.,. 1, 33 : 2,44, 9.0). En parlant de la marche des Cimbres sur la province romaine et 102. l’Italie, il n’a pu avoir en vue que l’expédition de 652.