Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/17

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' MOUVEMENT REFORMISTE ` , 13 ne tient compte nide la vie humaine ni de la reproduction ~ des familles : les troupeaux d’esclaves—amenés sur le mar- ché à la suite des guerres ne suffisent point à combler les deücits. Nulle terre n’est épargnée, si le triste gibier s’y trouve; en Italie meme, on vit quelquefois le maitre se - saisir de l’ouvrier des champs libre et pauvre, et le jeter dans les rangs de seslesclaves. Mais le pays nègre, pour · , les Romains, c’était l’Asie occidentale?. Là, les corsaires crétois et ciliciens, ·faisant régulièrement metier de ' courir sus aux esclaves et de les vendre, parcouraienten ravisseurs les cotes de Syrie et les îles de l’Archipel grec: là, les publ-iccms de Rome, leur faisant concurrence dans les États soumis a la clientèle, organisaient euxrmemes des chasses monstrueuses, et încorporaient leurs captifs dans la cohue qu’i|s traînaient à leur suite. Un jour, vers 650, 100 av. J.·c. le roide Bitbynie dut demander gràce, et se dire irnpuis— « sant ai fournir son contingent de milices : tous les hommes · ` . valides, dans son royaume, lui avaient été enlevés par les publicains. La grande échelle de Délos était devenue le centre commercial de la traite: c’était la que les trafiquants d'esclaves vendaient et livraient leur marcbaudise aux ` _ 4 ' spéculateurs d’Italie : entre le lever et le coucher du soleil, — on vit une fois débarquer et vendre dix mille malheureux. · Nous pouvons juger par la du ·nombre immense des victimes, et pourtant la demande restait toujours au—dessus ' de l’ol`fre.· Ge phénomène n’a rien qui étonne. Dès le · vie siècle, en étudiant ·l’état économique de la société, romaine, nous avons constaté que les grandes cultures,· dans l’antiquité, avaient en quelque sorte letravailservile pour fondement nécessaire (IV, p. 429 et 435). 0Euvres ` . ‘ Déjà alors on faisait valoir la soliditephysique de telle race d‘hommes condamnée, apte entre toutes; disait-on, au travail ser- vile! Déjà Plaute (Trinumus, 542) vante « la race syrienne, plus » dure qu’une autre à la fatigue » : [Tam auzem Syrorum, genes quad pa1iemissÈmum'st, Nemo czslal. . .j· _