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Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/170

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'166 LIVRE 1V, CHAPITRE V1 , division séparee, le général est maitre, désormais, de disposer et de répartir à son gré toutes ses cohortes dans les diverses lignes. Le rang est réglé par le numéro d’ordre du soldat et de la section. Les quatre enseignes des anciennes divisions de la légion, le loup, le minotaure, le cheval et le sanglier, jadis portées, ce semble, devant la cavalerie et les trois lignes de la grosse infanterie, sont supprimées : ' on ne garde que les guidons des cohortes récemment créées, et la légion entiere·n’a plus qu'une enseigne, que lui a donnée Marius, l’aigle cl’argent. Par tous ces détails, on pressent qu’on ne trouvera plus trace dans la légion des divisions anciennes fondées sur l’état civique et aristocra-· tique des légionnaires : entre ces- derniers, plus de distinction, si ce n’est celle du rang purement militaire. · Enfin, depuis quelques dizaines d’anuées, et par le fait de , circonstances tout accidentelles, un corpsprivilégié a été créé en dehors de la légion : je veux parlerde la garde du ` corps du général en chef. Cette création remonte à la guerre de Numance, ou Scipion Emilien n’ayant pu obtenir du gouvernement de la République les troupes nouvelles qu’il sollicitait, et forcé de pourvoir à sa sûreté personnelle au milieu d’une soldatesque tout à fait indisciplinée, crut devoir former un corps spécial comptant cinq ·cents hommes de bonne volonté. Peu à peu les meilleurs soldats y entrerent à titre de récompense (IV, p. ,305). Cette cohorte^des_amis, comme elle s’appelait, ou du quartier _ . genéral (prœtorlani), comme on disait le plus souvent, ` avait en effet pour service la garde du préloire (prœtorium) ; elle était dispensée des travaux du camp et des retranche- ments: elle touchait une plus forte solde, et jouissait d’une' considération plus grande. ` _ Résultat Ces innovations dans le systeme de l’armée romaine ' ”°"f§§;°;n'ê° ‘“ semblent nées sous l’action de causes purement militaires, mgîïiîsée bien plutot que politiques: elles ne furent pas davantage l’œuvre d’un seul homme, encore moins la conception ` _ d’un ambitieux. .L’institution ancienne étant devenue im-