A MARIUS ET DRUSUS 187 (vers 656), l_a province la plus richeet la plus maltraitée 98 ,,,_ J,_C_ peut-étre. Là, avec le concours de son ami, plus àgé que lui, le consulaire Publius Rutilius Rufus, officier, juriste · et historien distingué, il avait frappé un grand coup, un b · coup exemplaire et terrifiant..Sans distinguer entre les · Italiotes et les provinciaux, entre les grands et les petits, · il avait ·accueilli toutes les_ plaintes, forcé les marchands et . · publicains romains à rendre gorge, au cas d’exactions prouvées. Certains de leurs agents les plus importants ou les plus impitoyables avaient-ils été convaincus d’un crime capital, sourd à toutes lesoffres corruptrices, il les A avait fait, tres—justement, mettre en croix. _Le Sénat _ lfapprouva; et, apres lui, enjoignit aux gouverneurs d’Asie ‘ d’avoir à suivre pour règles les maximes d’administra— tion de Scœvola. Mais les chevaliers, n'osant pas s’en prendre à un si haut et si puissant personnage, n’en traî- _ nerent pas moins ses compagnons en jugement: et des 662, ils accusèrent le premier d'entre eux, son légat W Publius Rufus, défendu par ses seuls services et' par sa probité _notoire, mais qui nîavait point derriere lui le cortége d’une noble famille. L’accusation portait qu’il A . s’était, lui aussi, rendu coupable d’exactions en Asie. Elle croulait sous le ridicule, surtout passant par la bouche de son abject auteur, un certain Apicius. On n’en saisit pas moins avec ardeur l’occasion d’abaisser le consulaire: Rufus, dédaignant l’emploi de la fausse éloquence, des habits de deuil etvdes larmes, se défendit en quelques _ mots, brefs, simples, nets. Mais comme il se refusait fièrement à; prêter l’hommage demandé envers les rois de la finance, il fut condamné, et sa mince fortune confisquée V satistit à des indemnités indûment réclamées. On le vit, après la sentence, s’en aller dans la province qu’on avait dite victime de ses déprédations. La,. reçu dans toutes les . villes qui lui décernaient force honneurs et ambassades, A fété et aimé de tous, il passa le reste de ses jours au sein · ·‘ des loisirs littéraires. I · .
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