Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/201

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4 ‘ insoitnecrion ITALIOT.E · un ' les champs de bataille du Guadalquivir et de la Medjerdah, des passes de Tempé et du Sipyle ; et-dévouant à leurs ` maîtres le sang' de leurs jeunes milices, ils les avaient _ aidés à s’assujettir les trois continents. Pendant ce temps, leur situation avait changé peut—etre;· mais elle empirait plutôt qu’elle n’avait gagné. Sous le rapportmalériel, ils ` n’avaient point trop à se plaindre. Quesiï le petit et le moyen `propriétaire dans toute l’Italie soulïraientde la mauvaise législation des céréales, à Bome,—les possesseurs des grands domaines prospéraient au' contraire, et 'plus qu’eux encore les classes marchandes et de la finance. Les Italiques après tout,» dans l’œuvre de l’exploitation· des provinces, jouissaient des memes appuis,-des memes pri- viléges que les citoyens romains : ils participaientaussi, et pour beaucoup, aux avantages matériels assurés par la prépondérance de~la République. L’état économique et social de l’Italie ne tenait pas essentiellement aux diffé- ’ rences de son état politique : on pourrait citer tels pays exclusivement fédérés, l’Étrurie, l’0mbrie, où le paysan libre avai_t totalement disparu; tels autres, comme les vallées _ des Abruzzes, où il s’était maintenu presque intact et sur un bon pied : absolument comme oneût pu, dans les régions habitées par les citoyens romains, rencontrer aussi des diversités analogues. Dans l’ordre politique au contraire, refoulés plus durement chaque jour, les Italiques avaient perdu ·considérablement de terrain; non qu’en la- forme, et sur les points principaux le droit fut ouvertement violé · envers eux. La Bépublique avait respecté en' gros les fran- chises communales,· « la souverainetédes cités ·italiques ai, comme les appelaient les traités. Quand les réformistes, au début de.l’agitation agraire, avaient voulu mettre la main sur -les domaines publics concédés expressément à certaines villes plus favorisées, le parti conservateur tout· entier et jusqu’an parti du juste-milieu dans Bome, s’étaient aussitôt levés contre eux : et l’opposition elle—meme avait promptementrenoncé ases premiers projets. Mais il en allait