Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/206

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— 202 · LIVRE IV, CHAPITRE VII unis, tant qu’au dehors nul ennemi ne se présenta qui valut la peine d’ètre nommé, disséminée qu’elle,était' dans une multitude de villes et de pagi, rattachée d’ailleurs à la capitale par mille liens publics et privés, la population _ · fédérale italique ne pouvait arriver à une entente et une ~ action communes. Avec un tant soit peu de prudence Rome comprimait facilement et sûrement lespeuplades sujettes, si rétives et mécontentes qu’elles se montrassent, t soit à l’aide de la masse compacte de ses citoyens, soit ` _ gràce aux ressources énormes qu’elle se procurait dans les provinces. Ailleurs enfin, elle tenait en bride, les unes par les autres, les cités dites alliées. I Les Italiquvs ` Les Italiques restèrent donc calmes, jusqu’au jour où la ctles . . . \· . p,,,,,,,,,, révolution ébranla Rome elle-mème. Mais a peine elle R°’“°· éclate qu’on les voit entrer dans le flux et le reflux des partis, demandant aux uns ou aux autres l’égalité civique · qui leurtient à cœur. Ils font cause commune d’abord avec les démocrates,.puisavec le parti sénatorial. Succes- _ sivement repoussés de l’un et de l’autre côté, il leur a fallu reconnaitre que si les hommes les meilleurs dans les deux factions s'inclinaient devant leur bon droit et la justice de leurs requetes, ces mêmes hommes, qu’ils fussent aristo- crates ou qu’ils fussent populaires, n'ont pas été assez forts pour leur ouvrir aussi l’oreille de leur armée. Ils ont vu les hommes d’État les mieux doués, les plus énergiques ' et les plus célèbres, abandonnés soudain par tous leurs , adhérents et précipités à terre, du moment qu’ils se sont faits les avocats de la causo italienne. Durant les trente ' années de vicissitudes par où avaient passé la révolution et I la restauration, combien d’administrations avaient paru et disparu, combien de fois le programme avait changé, sans part, il est possible et même vraisemblable que, dans ces annees néfastes, la population italique ait plutôt décru dans son chiffre total; et si l'on estimele déficit à cent mille hommes valides, ce qui n’a rien d’exagéré, ou trouve qu’à l’époque de la guerre sociale il y avait en ` Italie, comme nous le disons dans le texte, un citoyen pour deux non- citoyens.