Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/216

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2l2 LIVRE IV, CHAPITREVII en ressort aussi, que leur constitution n’étaitqu’un pauvre calque de celle de Bome, ou plutôt, ce qui est meme chose, qu’ils n’avaient fait que reproduire le type traditionnel dans l’antique Italie : leur système politique, en un mot, était celui d’une cité,·non d’un État, avec ses assemblées - primaires, à l’allure embarrassée pour ne pas dire impos- sible, avec son conseil dirigeant, portant en elle tous les germes de l’oligarchie, absolument comme le Sénat romain, avec un exécutif mis aussi dans la main de plusieurs hauts magistrats qui se faisaient concurrence et contre-poids. L’imitati0n enfin descendait jusque dans les plus minces détails: témoin le consul ou le préteur, qui,revetu du commandement supreme, chez eux comme chez les Bomains, échangeait son titre contre celui d’Imperat0r, après la victoire. Donc aucune différence entre les deux Républiques, de méme que sur leurs monnaies la méme · divinité est au relief de l’avers .· seule la légende, au lieu de Roma, "porte le nom d’Italia. Mais la vraie Home se distingue essentiellement de la Bome des insurgés: simple ville à l’origine, elle s’est successivement développée: appartenant à la fois aux systemes de la simple cité et du grand État, elle a marché dans sa voie naturelle d'agran- vdissement. La nouvelle Italia, au contraire, n’est rien de plus que le congrès de l’insurrection : il y avait pure tictionlégale, à déclarer tous les habitants de la péninsule citoyens de l_a capitale improvisée. Chose remarquable! La fusion s’opérant tout à coup entre une multitude de cités éparses', et créant ainsi l’unité politique, il semble que ce peuple eût du toucher du meme coup à l’idée du régime représentatif: or loin qu’on en trouve la moindre trace, c’est l’idée contraire qui se'manifeste‘; et c’est encore le ‘ Nous trouvonsdans les sources d’ailleurs si rares sur les événe- ments qui nous occupent, la confirmation précise du fait. Citons _ surtout Diodore [fragm., Dindorfi`, éd. Didot, p. 538] et Strabon, 5, 4, 2. Celui-ci dit même expressément que le peuple élisait directe- ment les magistrats. On a soutenu, mais sans le prouver, que le