Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/248

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— M4 LIVRE IV, CHAPITRE VII illusion, soit sur le danger d’une. mesure qui plaçait l’armée de Campanie dans la main ‘d’un homme altéré de vengeance et d’honneurs, soit sur l’énorme illégalité d’un commandement en! chef conféré par plébiscite à un citoyen non fonctionnaire. Mais l'incapacité politique notoire de son héros‘ lui laissait l’assurance que celui—ci ne voudrait pas se porter à quelque grave attentat contre · · la constitution. Et puis tél était le péril de la situation, si les prévisions de Sulpicius allaient au-devant des projets réels dé Sylla, qu’il ne lui était plus permis de s’arréter à de semblables objections. Quant au vieux capitaine en · disponibilité, il se faisait de grand cœur le condolliere de . quiconque employait ses services : depuis longues années', il ambitionnait au fond de son cœur le commandement en chef d’une expédition en Asie. Qui sait aussi s’il n’y trou- ` verait pas l'occasion tant souhaitée de régler ses comptes· ` , avec la majorité du Sénat? Donc, par un plébiscite rendu sur la motion de Sulpicius, Gaius Marius reçoit le com- . ` mandément suprême et extraordinaire , ou suivant la _ ` formule, avec puissance proconsulaire , de l’armée de _ Campanie : il dirigera en chef l’expédition contre Mithri- f date. Deux tribuns du peuple partent pour le camp, sous Nola, pour reprendre à Sylla ses légions. Rappel V Les envoyés s’adressaient mal. S’il était un homme à de Sylla. · . . . . . · . , . qu1 dut revenir le commandement militaire en Asie, c était . bien Sylla. Peu dîannées avant, il avait guerroyé sur ce théatre avec· de grands succès: plus que nul autre, il avait contribué à abattre la dernière et dangereuse révolte A des Italiques : consul en fonctions dans l’année même de ' ` la rupture avec Mithridate, le commandement d’Asie lui ' avait été assigné en la forme accoutumée , du plein consentement de Pompéius, son collègue, son ami et le · père de son gendre. C’était chose grave après cela, que de lui retirer le généralat par un vote du peuple souverain, _ pour le donner à son vieux rival dans la guerre et dans la politique, à celui dontpersonne ne pouvait dire à quels