Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/251

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_- ' REVOLUTION SULPIGIENNE _ 24*1 avait la victoire, et pouvait tout à son aise.écrire son triomphe dans la formule des lois. Il allait de_ soi que les I lois Sulpiciennes tombaient annulées comme de plein droit. Leur auteur et ses principaux partisans avaient fui: le Sénat les déclara, au nombre de' douze, ennemis de la patrie, et appréhendables au corps pour etre livrés au » supplice. En vertu de·ce_ sénatus-consulte , Publius Sulpi- ` cius fnt arreté et tué près de Laurentum: sa tête envoyée Mm à Sylla fut, par son ordre, exposée en plein Forum, sur "° S“'*’i°i“" cette même tribune où peu de temps avant retentissaitsa jeune et forte éloquence. On suivit la piste des autres; et le vieux Marius se sauvait, ayant les meurtriers sur ses_ Fm, d,,M,,p,uS_ . talons. Le grand général avait terni par une longue série de fautes, sans nul doute, le souvenir de maintes journées glorieuses : mais quand on sut en danger la vie du sauveur de la République, ton ne voulut plus voir en lui que le héros victorieux de Verceil; et toute l’Italie apprit, atten- tive et haletante, l'étonnante aventure de sa fuite. A Ostie, il s'était jeté dans une embarcation pour gagner l’Afrique; ' puis forcé par les vents contraires et le manque de provi- sions d’aborder au promontoire Gircéien, il s’était remis à errer à tàtons dans la campagne. Ses compagnons étaient ' . peu nombreux : il ne se fiait pas à coucber sous un toit. Le vieux consulaire marchait a pied, souvent épuisé par _ la faim. Il arriva dans les environs de Minturnes, colonie romaine située aux bouches du Liris (Gafiglmno). Les cavaliers de Sylla se montrant dans le lointain, il n’attei- ` gnit qu’avec peine le bord du fleuve, où un navire de -commerce trouvé là put le prendre et le soustraire à — l’ennemi : mais bientot les matelots etfrayés revinrent attérir , puis gagnèrent au large pendant que Marius dformait sur la rive. Ceux qui le poursuivaient le décou- ' vrirent enfin blotti dans les marais voisins, enfoncé dans la vase jusqu’à la ceinture, la tète cachée sous une touffe de roseaux. Ils le déposerent entre les mains des magis- trats dc Minturnes. Jeté au fond d'un cachot, on dépecha