Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/268

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

264 LIVRE IV, CHAPITRE VIII à-fait rapprochés de la famille iranienne. Des idiômes d’Arménie et de Phrygie ‘, et de celui de Cappadoce nous pouvons dire en toute vraisemblance, qu’ils confînent au zend; et comme il paraît constant que chez les Mysiens les langues lydienne et phrygienne se mélaient, il en faut conclure l’existence sur ce point d'une tribu mêlée sémi- tique—iranienne, comparable au peuple assyrien. En ce qui touche les pays qui s’étendent entre la Cilicie et la Carie, malgré les débris nombreux de l'ecriture et de la langue indigènes parvenus jusqu’à nous, j’avoue, que · nous manquons de données précises : on peut croire que les habitants y appartenaient partie aux Sémites, partie aux Iraniens. Enfin, dans une précédente étude, nous avons dit comment sur cet amas confus de peuples la Grèce avait jeté le réseau de ses villes marchandes, com- -·ment l’Asie-Mineure avait été conquise à Yhellénisme par le génie guerrier et la puissance intellectuelle de ses voisins. , _ nerim. Telles étaient les régions où régnait Mithridate. Son empire propre occupait la Cappadoce de la mer Noire, ou la contrée Pontique. Poste·à Vextrémité nord-est de la Péninsule, touchant à l’Arménie, en contacts quotidiens , avec elle, la nationalité iranienne du Pont s'y était sans » doute maintenue plus pure que dans le reste de l’Asie— Mineure. La Hellade n’avait pas su jeter la de profondes · racines. Si ce n’est le long des côtes, où l’on rencontrait bon , nombre de comptoirs grecs, les étapes commerciales im- portantes de Trapezus [Trébizonde], d’Amisos [Samsounj, et surtout la ville natale et la résidence de Mithridate, la · florissante Sinope, le pays avait gardé d’ailleurs son · aspect primitif. Non qu’il fut un désert. Loin de là, dc ‘ On donne pour phrygiens le mot Bayaïoç (ou Zeus), et le nom · de roi Mânvuç. lnduhitablement ils se ramènent aux mots zend bayha F Dieu, et à l`allemand lllannus, en hindou, lllanus. (Lassen, Zeilschrift der DeutschJllorgenlœndGesellschaft : Journal dela Société asiatique d'Allemagne, X, pp. 329 et suiv.)