Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/273

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L‘OB1ENT ET MIIPHRIDATE 269 et toute la horde : il en coûterait cher à se montrer parci- monieux. Mais les caisses de la ville sont vides : on mettra les ex-vote pieux en gage! Pendant ce temps les · peuples du désert frappent aux portes : la campagne est ravagée, les laboureurs sont enlevés en masse; et ce qui [ pis est, les Scythes, voisins d’0lbia, trop faibles à leur tour, et cherchant un abri contre la furie des Celtes plus ' sauvages encore, tentent de s’emparer de la cité murée, en sorte que ses habitants désertent par foules : le peu qui reste songe à se rendre à l’assiégeant. I Tel était l'état des choses quand Mithridate, fran- Mmtnaatc chissant l’arete du Caucase à la tête de sa phalange “§;e:gy'§’,:§° macédonienne, descendit dans les vallées du Kouban et d¤B°*P"°"· f du Térels .· à la heure sa flotte se montrait dans les ' eaux de Crimée. Naturellement et comme à Dioscuriade, les Grecs accoururent à bras ouverts au-devant de lui ; ils voyaient un libérateur dans ce roi à demi hellénisé, et dans ses Cappadociens armés à la grecque. AL’événement ' faisait voir quelle occasion Rome avait perdue. Les maîtres 'de Panticapée ne pouvaient plus suffire aux tributs énormes ‘ · exigés d’eux par leurs voisins.'La ville de Chersonèse, à ce moment méme, était serrée de près parle roi des Scythes 'Taurlsques et ses cinquante fils: tous ils firent sans hésiter le sacrifice, ceuui-là de leur petite` royauté héréditaire, _ ceux-ci de leur liberté qn’ils avaient su longtemps défendre, pour sauver du moins un dernier bien, leur _ nationalité grecque. Ils n’eurent point à se repentir. Mithridate, avec ses troupes disciplinées, avec ses braves généraux Diophantos et Néoptolème vint facilement à bout des hordes des steppes. Néoptolème les battit dans ‘ le détroit de Panticapée, moitié sur l’eau, moitié sur la glace, durant l’hiver : Chersonèse fut debloquée, les forts des Tauriens tombèrent, et le roi, construisant à propos une ligne de citadelles, s’assura la possession incontestée de la Péninsule. Pendant ce temps Diophantos marchait sur les Boxolans (d’entre Don et Dniéper), qui venaient au