27/I LIVRE lv, CIlÀPITItE VIII prétendant évincé par la créature de Mitliridate, Nicomède n'avait pas manqué de solliciter d’urgence l’intervention des Romains. Le Sénat exigea que Mithridate rétablit les princes scythes. La faiblesse du gouvernement avait fait . tellement dévoyer la politique, qu’en ce jour, au lieu de défendre les Hellenes contre les Barbares, on se voyait conduit à soutenir les Scythes contre leurs demi-compa- ' triotes. La Paphlagonie fut déclarée indépendante. Le faux Pylzemène de Nicomède et Mithridate reçurent injonction d’avoir à vider la contrée. De meme, le faux Ariarathe eut ordre de quitter la Cappadoce; et comme les représentants du pays refusaient la liberté que Bome leur offrait, il fut déclaré qu’un roi serait nommé à l’élection. Il y avait de Sylla l’énergie dans toutes ces décisions. Malheureusement, au °" °"PP""°°°· lieu de les appuyer d’une armée, on envoya en Cappadoce Lucius Sylla, propréteur de Ctlicie, avec la petite poignée d’l1ommes mise à sa disposition pour combattre les brigands et les pirates. Mais le souvenir de l’antique . vigueur des Romains faisait plus pour eux dans l’0rient que leur triste gouvernement actuel ; et Sylla, à force d’habileté et d’énergie personnelles, suppléa à ce qui faisait défaut ‘ du coté du Sénat. Mithridate se retira, se contentant de pousser en avant le Grand-Bol Tigrane d’Arménie, plus libre que lui d’agir contre les Romains. Les soldats de Tigrane entrèrent donc en Cappadoce. Aussitôt Sylla Q ramasse son monde, s’adjoint les contingents alliés, fran- chit le Taurus, et bat le régent Gordios`avec ses bandes armeniennes. Il n’en faut pas davantage. Mithridate cède sur tous les points : c’est Gordios qui endosse la faute · de tous les troubles de Cappadoce: quant au faux Ariarathe, il s’évanouit : enfin le choix du peuple, que les · partisans du Pont s’et}'orcent en vain de porter sur la personne de Gordios, tombe sur, un notable du pays, Ariobarzane ‘. ‘ * [ll s’agit ici d`Ari0bar:!ane le Philoromain (Philoromœus) qui,
Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/278
Apparence