Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/286

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

282 LIVRE IV, CHAPITRE VIII les milices d’Asie, et ne négligeait rien pour accroître les sympathies nationales déjà inclinées ·vers lui. Maître du ' I pays jusqu’au Méandre, à l’exception d’un très-petit nombre de places, il apprenait à cette même heure qu’une nouvelle révolution avait éclaté dans Rome; que le I consul Sylla, désigné pour marcher contre lui, au lieu de s’embarquer, se retournait contre la capitale; et que les · généraux de la République, occupés à de sanglants combats, se disputaient le commandement de l’expédition d’Asie. Rome semblait se précipiter d’elle-même dans l’abime: quoi d’étonnant si les partisans en faible nombre qu’elle _ comptait encore dans l'Asie-Mineure y étaient comme noyés sous les masses populaires qui se jetaient dans les ivraaaresiaiaaas , bras de Mithridate? Hellènes et indigènes,tous l’acclamaient “"°"°”‘““""‘ comme leur libérateur; et retrouvant en lui le divin ' vainqueur des Indes, ils le saluaientdu nom de a nouveau - Dyouisos! » Les villes, les iles, envoyaient sur son pas— sage des ambassades au il Dieu sauveur » , l’invitant à les a visiter; et les populations en habits de fete couraient le ' recevoir hors des portes. Dans quelques cités, on alla jusqu’à lui .livrer garottés les olïiciers romains qui s’y étaient attardés. Laodicée lui remit Quintus Oppius, et Mytilène de Lesbos le consulaire Aquillius‘. Qui ne sait la fureur du Barbare, quand le sort des armes le rend _ maître de celui qui l’a fait trembler? Elle se déchargea cruellement sur le malheureux promoteur des hostilités. · `Tantôt enchaîné debout aux flancs d’un Bastarne à la _ monture rapide, tantôt attaché sur un ane, et contraint - de proclamer tout haut son propre nom, le vieux Romain . est traîné dans toute l’Asie·Mincure; et quand enfin, après ·. ce triste spectacle, il arrive à Pergame ou trône alors Mithridatc, le roi, pour punir son avarice, seule cause de ‘ Vingt—oinq ans après, les auteurs du crime commis sur la per- , sonne d’Aquillius expièrent leur trahison : ils furent remis aux Romains, après la mort de Mithridate, par son fils Pliarnnce.