Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/300

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296 LIVRE IV, CHAPITRE VIII ` pensait pouvoir enfin debarquer en Asie. A cet effet, il donna l’ordre de lui construire des vaisseaux dans tous les ` arsenaux thessaliens. ` Réaction Pendant ce temps il s’était fait de grands changements °“ Aï§,,îî°°°'° en Asie-Mineure. Mithridate, reçu comme le libérateur des M“h”d“*°· Grecs, y avait inauguréson empire en proclamant l’indé- pendance des cités et l’immunité des impots : rnais ât l’enthousiasme de la première heure l’amere désillusion avait p_resque aussitot faitsuite. Le roi était immédiatement rentré dans son caractere, et substituant à celle du magistrat romain sa tyrannie bien autrement pesante, il avait poussé à bout la patience habituelle de ses nouveaux sujets, qui partout se soulevaient. Le sultan du Pont eut alors recours aux grands moyens. Il donna la liberté aux villes alliées, dépendantes des cités principales, et le droit de bourgeoisie — aux simples résidents; il remit leurs dettes à tous les · débiteurs; il donna des champs à qui n’en avait pas; et il affranchit les esclaves, dont quinze mille allèrent combattre dans l’armée d’Archélaos. Je laisse à penser quels excès ` terribles suivirent la révolution sociale, tombant ainsi du haut du trône. Les grandes villes marchandes, Smyrne, Galop/tan, Éphèse, Tmlles, Sardes,-fermerent leurs portes aux olïiciers du roi, ou les tuèrent, et`se déclarèrentpour Rome ‘. A Admmytte , le gouverneur de Mithridate, seconde campagne de Bœotieemployèrent non—seulement le reste 85. 86 av. J.-C. de l’année 668, mais encore toute- l'année 669 : d’autant que les · entreprises de Sylla sur l'Asie ne sauraient suflïre pour remplir une 86. campagne. D’autre part, Licinianus [année 669] semble indiquer 86-85. que Sylla serait revenu passer à Athènes l’hiver de 668-669, et y ‘ aurait procédé à des enquêtes, età des condamnations contre les · défectionnaires : ce n’est qu`ensuite qu’il raconte la bataille d’0r- ‘ e4, chomène. Par cette raison, j’ai lixé à n date de 670 (et non à celle _ 85. de 669) le passage du genéral romain en Asie. ‘ On a retrouvé dans ces derniers temps (Waddington, supplém. aux Inscrip. de Lebas, 3,136 a.) un décret du peuple d’Ephèse relatifà cet événement. Les citoyens d’Ephèse seraient tombés an pouvoir « du roi de Cappadoce, t y est—il dit, tt el'l`rayés qu’ils auraient » été par la grandeur de ses forces, et la soudainetê de son » attaque : mais l’occasion s’olï`rant, ils lui déclarent la guerre pour » lempire (nyeptoviot) de Rome et pour le bien public. »